Le serpent est un animal très présent dans un grand nombre de cultures antiques ou modernes. Mais celui que l’on nomme “Ouroboros” est le plus célèbre et le plus significatif d’entre tous. En effet, il s’agit d’un symbole millénaire que nous avons tous déjà rencontré…
Que représente Ouroboros ?
Représenté par un serpent se mordant la queue, il est le symbole du temps, de l’éternité, et de l’au-delà. On le retrouve sur de nombreux objets, bijoux, décorations, gravures, tatouages, et cela de l’Antiquité à nos jours. Pourtant, son origine reste mystérieuse et son interprétation tout autant. Essayons donc d’en savoir plus sur son histoire et sa signification spirituelle.
Le symbole de l’Ouroboros représente un serpent qui se mord sa propre queue. Son nom vient des mots grecs “ours” et “boros” qui signifient “queue” et “manger”. Bien que l’on en retrouve de nombreuses représentations à travers le et les âges, les plus anciennes connues sont celles faites par les Égyptiens de l’Antiquité (1600 avant Jésus Christ), notamment au coeur du tombeau de Toutânkhamon.
Quelle est la signification du serpent Ouroboros ?
De ce que l’on sait, chez les Égyptiens, l’Ouroboros représente le dans sa globalité : ce serpent serait apparu pour délimiter notre mortel de l’océan dit “primordial”. Il s’agissait donc d’une figure de délimitation et surtout de protection, d’où ses qualités de talisman. Il apparaît également dans le Livre des Morts où il est raconté que le dieu soleil est sorti des eaux du chaos accompagné d’un serpent immortel qui se renouvelait chaque matin. On peut alors y déceler un symbole de répétition, de renouvellement et du cycle éternel de la vie et du temps.
L’ouroboros est L’Alpha et l’Oméga
Chez les grecs, selon le philosophe Platon, il s’agissait du tout premier être de l’univers : sans yeux car il n’avait rien à voir, sans oreilles car il n’avait rien à entendre, sans poumons car il n’avait rien à respirer, sans organes car il n’avait rien à manger, sans membres car il n’avait nulle part ou aller. Il était considéré comme “l’Alpha et l’Oméga“, c’est à dire le début et la fin de toute chose, symbolisant ainsi l’âme du et surtout l’éternité et le cycle infini de la vie.
Des origines nordiques & aztèques
Plus tard, on retrouve ce symbole au sein de deux civilisations que tout éloigne : les Vikings et les Aztèques en Amérique centrale, bien que celle-ci n’ait pas encore été découverte.
Pour les Vikings, et plus généralement la culture scandinave, l’Ouroboros est un serpent-dieu qui se nomme “Jörmungand”, fils de Loki. Ce monstre gigantesque entoure le des mortels en saisissant sa queue entre ses dents et défend l’Arbre de Vie. Il apparaît dans les légendes de Thor et de Ragnar Lokdrok. Selon les mythes vikings, la fin du monde (ou Ragnarok) viendra lorsque Jörmungand lâchera sa queue…
Chez les Aztèques, il apparait sous le nom de Quetzalcóatl, le Dieu-Serpent et est retrouvé gravé sur de nombreuses ruines et pyramides et associé à la loi du ciel et aux astres. Il s’agit d’un Dieu vénéré qui apporte la connaissance à son peuple et pour lequel on réalisait de nombreux sacrifices, y compris humains. Il représentait alors le lien entre le monde des vivants et les mondes invisibles, c’est-à-dire celui des dieux et des morts.
Et bien d’autres…
L’Ouroboros se retrouve dans bien d’autres cultures ! On citera notamment (mais pas seulement) :
La tradition Chinoise dans laquelle, sous la forme d’un dragon, il s’associe au yin et au yang et représente l’équilibre des forces contraires (l’homme et la femme, le feu et l’eau, le bien et le mal, etc.);
La mythologie japonaise dans laquelle il est la source de toute création;
La mythologie hindoue dans laquelle il supporte le et le protège;
Chez les chrétiens pour lesquels il symbolise les limites de l’univers et la croyance sur la vie après la mort;
En Afrique où il est le demi-dieu Aido Hwedo, à l’origine de la création du monde
L’ouroboros en Alchimie
On retrouve l’Ouroboros dans de nombreux traités d’Alchimie très anciens, par exemple dans “Chrysopoeia” qui traite de la transformation du plomb en or. L’Ouroboros fait écho à de nombreux principes de l’Alchimie, notamment la double nature des choses et la complémentarité des opposés, un peu à la manière du symbole du Yin et du Yang. Selon ces préceptes, on comprend que tout ce qui est bon renferme quelque chose de mauvais et inversement, mais aussi que l’un est tout, c’est-à-dire qu’il existe une unité au travers de toute ce qui constitue notre univers.
Rien ne se perd, rien ne se crée tout se transforme
Ainsi, toujours selon ces préceptes à la base de la chimie morderne, rien ne se perd, rien ne se crée, mais tout se transforme, ce qui implique un cycle éternel de destruction puis de création. L’Ouroboros qui tourne en rond est donc un symbole de cycle, de l’infini du temps, mais aussi de résurrection et de renaissance (on pensera notamment à la mue du serpent). C’est en brisant le cycle de l’Ouroboros que les alchimistes pensaient pouvoir fabriquer la fameuse Pierre Philosophale.
Le serpent d’Ouroboros est aussi un symbole de l’ombre
On retrouve également ce symbole en bonne place dans les sociétés secrètes comme les Illuminati où il représente le cercle infini de la vie et le passage de générations en générations. Mais on le retrouve aussi comme un symbole associés aux croyances magiques et dans des rituels occultes, car celui-ci représente la dualité bien / mal, et la résurrection.
L’ouroboros intrigue encore
De nos jours, l’Ouroboros est encore très présent et très apprécié comme talisman. Il possède de nombreuses significations philosophiques comme l’éternel recommencement de toute chose et l’équilibre des forces contraires. Mais, spirituellement, il représente surtout le cycle de la vie et de la mort, que ce soit de par son aspect inéluctable d’éternel recommencement, ou encore en le considérant comme la limite entre le des vivants et celui de la vie après la mort.